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Chlordécone

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Chlordecone

Contamination au chlordécone


Le chlordécone est un insecticide organochloré qui a été utilisé de manière intensive aux Antilles françaises pendant près de 20 ans (de 1973 à 1993) pour lutter contre un insecte originaire de l’Asie du Sud-Est, de l’ordre des coléoptères, de la famille des Curculionidae qui s’attaquait aux bananeraies : le charançon du bananier (Cosmopolites sordidus).

Pesticide ultra-toxique, très persistant et pouvant rester présent dans les sols et les eaux durant des siècles, le chlordécone est un perturbateur endocrinien reconnu comme neurotoxique, reprotoxique (pouvant altérer la fertilité et augmenter les risques de cancer de la prostate et de naissance prématurée), et classé cancérogène possible dès 1979 par l’Organisation mondiale de la santé.

Bien que la toxicité de cet insecticide ait été connu depuis 1969 et que sa commercialisation ait été interdite en 1990, la France a continué à l’utiliser dans les Antilles Françaises via deux dérogations, ignorant les problèmes générés pour la santé publique de la population et pour la préservation de l’environnement.

En effet, ce pesticide a contaminé durablement les écosystèmes, la pollution des terres rendant impropre la culture de certaines denrées alimentaires mettant en péril l’économie locale, les zones de pêche le long du littoral étant également polluées.

Depuis la fin des années 90, la présence et les effets du chlordécone ont fait l’objet de recherches approfondies. La surveillance mise en place a révélé de fortes concentrations de chlordécone dans les ressources en eau potable, ainsi que sa présence continue dans les sols. On estime qu’en raison de sa persistance, il est probable que la contamination environnementale causée par la chlordécone dure des siècles. Des études épidémiologiques ont montré que la population des Antilles françaises a été fortement exposée, notamment au travers de la consommation de produits alimentaires.

En 2018, la responsabilité de l’État a été reconnue et des mesures ont progressivement été mises en œuvre pour limiter les impacts de cette pollution, soutenir l’économie locale, protéger la population via la mise en place de mesures sanitaires.

Ainsi, plusieurs études ont été engagées sur le lien entre santé et exposition à la chlordécone et concernent à la fois les femmes et les hommes. D’autres études sont également engagées pour étudier le lien entre l’exposition à la chlordécone et le myélome multiple et autres lymphomes non hodgkiniens dans les Antilles à partir des données des Registres Généraux des cancers de Guadeloupe et Martinique.

Ces études portent également sur la mise en place du suivi d’un groupe d’exploitants agricoles et salariés ayant travaillé dans une exploitation bananière entre 1973 et 1993 (période d’utilisation de la chlordécone) en Guadeloupe et Martinique. Cette étude concerne à la fois des hommes et des femmes. De nouveaux résultats sont attendus dans les mois qui viennent sur l’incidence de certains cancers.

Certains travaux de recherche concernant plus particulièrement la santé des femmes sont en cours d’amplification et permettront par ailleurs d’évaluer l’impact sanitaire des expositions à la chlordécone sur le déroulement de la grossesse et le développement pré et postnatal des enfants.

Le chlordécone... et après


Par un communiqué de presse en date du 10 mars 2022, l’Agence Nationale de la Recherche, la Région Guadeloupe et la Collectivité Territoriale de Martinique annoncent le cofinancement et le lancement d’un 1er appel à projets conjoint « Chlordécone ». Il s’inscrit dans le cadre du volet recherche du IVème plan stratégique de lutte contre la pollution par la chlordécone 2021-2027 dont l’objectif est de développer une recherche transversale afin de poursuivre et de renforcer les mesures déjà engagées pour réduire l’exposition des populations à la chlordécone en Guadeloupe et en Martinique ainsi qu’à déployer des mesures d’accompagnement adaptées.

Cofinancé par des fonds européens cet Appel A Projet (AAP) d’un montant global de 6 millions d’euros sera cofinancé à hauteur de 1,5 millions d’euros par la Région Guadeloupe et également à hauteur de 1,5 millions d’euros par la Collectivité Territoriale de la Martinique.

Le gouvernement a annoncé fin juin 2023, le doublement de l’effort de recherche à horizon 2030 dans tous les domaines. Ainsi depuis début octobre 2023, un programme de recherche de grande ampleur, consacré aux liens entre l’exposition à la chlordécone, perturbateur endocrinien avéré, et l’infertilité féminine est engagé sur la santé des femmes et des couples, avec un volet chlordécone qui permettra aux équipes de recherche de faire des propositions.

Une équipe pilotée par la Direction générale de la santé sera mise en place pour favoriser la coordination des différents acteurs et leviers. L’objectif est d’informer les femmes en âge de procréer ou enceintes de l’existence d’un suivi individuel suite à un dosage de chlordécone élevé et de s’assurer que d’ici fin de l’année 2023, chaque femme enceinte reçoive une information sur le risque chlordécone au moment de la déclaration de grossesse et proposer une chlordéconémie systématique.

En ce qui concerne la réparation, un fonds d’indemnisation des victimes de pesticides est en place au niveau national depuis 2020. Il vise les travailleuses et travailleurs agricoles et exploitantes et exploitants agricoles en activité ou à la retraite, exposés à titre professionnel aux pesticides (dont la chlordécone).

Derniers chiffres pour les Antilles mi-septembre 2023 : environ 130 dossiers complets avaient été déposés pour les Antilles, dont 77 accords, 58 indemnisations engagées. Nous n’avons pas accès à ce jour aux données permettant de distinguer la part entre les femmes et les hommes. Cet indicateur pourrait être renseigné ultérieurement.

Restera également à prendre en considération et à régler l’indemnisation des familles de tous les travailleurs agricoles qui sont malheureusement décédés avant indemnisation à la suite de cette contamination.

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